Saburo Sakai est né le 25 août 1916 à Saga, sur l'île de Kyushu au Japon. Elève prometteur, issu d'une famille de fermier avec des ancêtres samouraïs, il intègre une grande école de Tokyo mais ne fait pas face à la pression. Il démissionne et de retour à Saga, l'ambiance étant pesante, ne voulant faire face à cette « humiliation », il s'engage dans la marine impériale japonaise à l'âge de 16 ans, le 31 mai 1933. La formation est très rude mais il s'accroche. Après avoir servit sur le bâtiment cuirassé Kirishima comme canonnier de tourelle, il est volontaire pour intégrer une école de pilotage et est retenu après 2 échecs au concours d'entrée en 36. Bien qu'il ne soit pas des plus instruits, il sort néanmoins premier de sa promotion de pilote d'avions embarqués en 1937.
Il obtient une victoire dés sa première sortie, mais est punit par son chef pour ne pas avoir suivi les consignes. On retrouve cette marque d'indépendance à la hiérarchie quand il obtient en affrontement direct avec cette dernière les mêmes droits pour les pilotes sous-officiers que ceux accordés aux officiers.
Sakai va vite devenir une légende, n'ayant jamais perdu un ailier, appontant toujours à la première présentation. Hormis la mer de corail et Midway, il est de tous les combats : de la Chine en 1938-39 (blessé), il sera dans les cieux de la Nouvelle guinée, des Indes hollandaises, Formose, Guadalcanal ou encore Iwo Jima.
A Guadalcanal dans les Salomons le 7 août 1942 il sera très sévèrement touché : il prendra par erreur des Avengers pour des chasseurs et se retrouvera face aux tourelles arrières (ce qui fait 16 cal.50 ! ) à 90 mètres de distance... mais parviendra à ramener et poser son avion malgré de graves blessures : le côté gauche paralysé, bras et jambe, cécité complète de l'œil droit et par intermittence de l'œil gauche, le tout du à des éclats dans le corps dont des fragments de cal.50 dans le crâne. Une certaine idée de l'abnégation. Il perdra là l'œil droit qu'une longue opération sans anesthésie ne lui rendra pas.
Saburo Sakai symbolise aussi et surtout l'A6M « Zéro ». Sur ses 3700 heures de vols, il utilisera les avions de ce type pour 1700 heures. Il terminera la guerre affecté au Japon où il redeviendra instructeur. Le dernier combat de cet as japonais eut lieu le 17 août 1945 (3 jours après l'annonce de la reddition), jour où il décolla avec le reste de son unité pour intercepter un B-32 Dominator au dessus de Tokyo. Il grimpera « naturellement » comme il le dit lui même dans un zéro mais ne rattrapera pas ce géant qu'était le « Dominator ». Saburo Sakai compte 64 victoires. A compter de la fin du conflit il se tournera avec ferveur vers le bouddhisme, disant lui-même que depuis il n'a pas tué un seul être vivant, ne serait-ce un moustique.
Saburo Sakai écrira notamment « Ozora No Samurai » (Samurai ! en édition anglaise), essentiel panorama d'une aventure couvrant l'intégralité de l'engagement du Japon à travers l'expérience d'un pilote exceptionnel. Il participera aussi à de nombreux projets et conseillera l'équipe de développement de CFS2. Saburo Sakai est décédé à l'aéroport naval d'Atsugi au cours d'un meeting le 22 septembre 2000 à l'âge de 84 ans : In Memoriam.
